De quoi s’agit-il?
Le tendon d’Achille est le plus large et puissant du corps humain. Il est formé par la réunion de deux muscles : le muscle soléaire profond et le double muscle gastrocnémien superficiel (ou jumeaux). Ils forment à eux trois le triceps sural. Il est responsable principalement de la flexion de la cheville via son insertion directe sur le calcanéum, os formant le talon.
Les contraintes sur ce tendon sont extrêmes et elles peuvent facilement atteindre 8 à 10 fois le poids du corps lors de certaines activités physiques comme la course à pied. Les microtraumatismes sont donc inévitables et la viabilité du tendon est fonction de l’équilibre entre ces lésions et la capacité du corps à les guérir.
Lorsque les atteintes tendineuses prennent le dessus sur leur guérison, le tendon d’Achille s’épaissi et entre dans un état de souffrance chronique. On a longtemps parlé de tendinite du tendon d’Achille. Cette dénomination est fausse puisqu’elle se définit par une inflammation chronique alors que dans ce cas il s’agit plutôt d’une atteinte dégénérative chronique. On utilisera donc plus justement le terme de tendinopathie.
Les causes de cette affection sont nombreuses mais les plus fréquentes restent les lésions de surcharge (sport, professions physiques, etc.) et l’équin gastrocnémien. Ce dernier est défini par un raccourcissement de la partie tendineuse tributaire du muscle gastrocnémien. Ceci entraine de très importantes contraintes sur le tendon d’Achille et force la cheville en flexion. L’équin gastrocnémien est responsable par ailleurs d’un très grand nombre de pathologies du pied et de la cheville.
Suivant la localisation de ces lésions, on parle soit de tendinopathies non-insertionnelles (situées à environ 4-5cm du talon) ou de tendinopathies insertionnelles (situées à l’insertion du tendon d’Achille sur le talon). Ces 2 classes d’atteintes du tendon d’Achille sont d’origines et de traitements très différents et doivent être clairement séparées. Les symptômes peuvent aussi être variés. En particulier, les tendinopathies non-insertionnelles atteignent jusqu’à 9% des coureurs et sont responsables, à elles-seules, de 5% des fins de carrières d’athlètes professionnels.
Nous traiterons ici essentiellement des tendinopathies non-insertionnelles. Concernant les tendinopathies insertionnelles, vous pouvez suivre ce lien.