Lorsque le traitement conservateur par physiothérapie ou orthèse est insuffisant, il est nécessaire de s’orienter vers une prise en charge chirurgicale. Naturellement, le traitement dépend de la cause.
L’atteinte du tendon tibial postérieur étant inhérente à cette pathologie, il est systématiquement exploré lors de la chirurgie. Cela permet d’exciser les zones les plus inflammatoires (synovectomie), de réparer des déchirures tendineuses et, dans les cas les plus avancés, de reconstruire le tendon en transférant un autre tendon situé à proximité (fléchisseur des orteils, généralement).
La suite du traitement chirurgical dépendant de la gravité de l’atteinte.
Dans les pieds plats souples et de degrés faibles ou modérés, l’exploration du tendon tibial postérieur et associée à une coupe de l’os du talon, aussi appelée ostéotomie. Ceci permet de déplacer la partie entrant au contact avec le sol et servant d’attache au tendon d’Achille. Rappelons-nous, lors de pieds plats, le talon est dévié latéralement. Lors de cette ostéotomie, on déplace donc l arrière du talon vers l’intérieur pour réaxer correctement l’arrière-pied (=ostéotomie de varisation du calcanéum). Le tout est maintenu par une vis ou des agrafes osseuses.
Ostéotomie du calcanéum : le talon est coupé et déplacé afin de rétablir un alignement normal de l’arrière-pied.
Classiquement, cette chirurgie est effectuée par une incision de 6 cm sur le bord latéral du talon. Très récemment, de nouvelles techniques ont vu le jour et nous effectuons désormais cette technique par voie mini-invasive percutanée. Ceci permet de réduire la cicatrice à 2mm et limite les risques de lésions des tissus mous avoisinants.
Enfin, le raccourcissement du tendon d’Achille étant la règle dans les pieds plats (équin gastrocnémien), on termine cette chirurgie par un allongement tendineux au niveau du mollet soit par voie ouverte, soit par endoscopie.
Dans les pieds plats rigides, la chirurgie de transfert tendineux et d’ostéotomies ne suffit pas, car il s’agit d’une correction dynamique, qui dépend d’une bonne fonction des différentes articulations. Le pied plat sévère rigide, par définition, montre un blocage articulaire et la chirurgie est donc plus lourde. Il s’agit alors de sacrifier plusieurs articulations atteintes en les fusionnant en bonne position du pied, ce qui redresse l’arche, réduit la déviation du talon et permet de retrouver un pied avec des appuis corrects. La fusion des articulations, aussi appelée arthrodèse, permet de très importantes modifications d’axes et de rotation des différentes parties du pied (double ou triple arthrodèse du pied).
D’autres gestes peuvent être ajoutés à ces chirurgies, en fonction du tableau clinique global.