Lorsque le traitement conservateur ne suffit pas à limiter les entorses ou que l’instabilité s’accompagne de douleurs, une prise en charge chirurgicale peut être entreprise.
La première étape est la remise sous tension des ligaments atteints. Cette intervention, popularisée par Broström puis modifiée par Gould, nécessite une section des ligaments détendus et leur suture soit directe, soit sur l’os, qui permettent de leur faire retrouver leur longueur et tension habituelles. En fin d’intervention, on renforce les ligaments, souvent de piètre qualité, par le retinaculum des extenseurs, sorte de bride fibreuse passant à proximité et qui permet d’augmenter l’effet stabilisateur.
Intervention de Broström-Gould.
A : rétension ligamentaire. B : augmentation par le retinaculum des extenseurs
Habituellement effectuée par chirurgie ouverte, cette intervention peut être faite par technique arthoscopique. Cette dernière a de loin notre préférence car elle permet une exploration plus complète de toute la cheville durant l’intervention, de corriger des problèmes intra-articulaires et de limiter l’agression chirurgicale par deux ou trois incisions de 3mm, avec des douleurs particulièrement faibles et une récupération facilitée. Cette technique, très récente, montre d’excellents résultats fonctionnels et bénéficie d’un taux de succès très élevé.
La technique ouverte reste alors une option lors de reprises ou lorsque les ligaments sont de trop mauvaise qualité. Dans ce cas, il est parfois nécessaire d’utiliser des tendons passant à proximité pour reconstruire un complexe ligamentaire stable. Cette chirurgie, plus invasive, comporte des risques supplémentaires et reste donc limitée au cas compliqués.
On notera enfin que certains gestes doivent régulièrement être ajoutés durant l’intervention afin de corriger des facteurs facilitants les entorses et donc réduisant les risques de succès, comme un tendon D’Achille court ou un talon non-aligné.