Lorsque le traitement conservateur devient insuffisant, la prise en charge chirurgicale doit être proposée.
Il existe plusieurs options suivant le degré d’atteinte cartilagineuse et le développement des ostéophytes.
Lorsque l’usure du cartilage est faible ou modérée et que la plainte principale est centrée sur les ostéophytes et les conflits qu’ils entrainent, leur simple excision peut amener d’excellents résultats.
Cette technique, appelée cheilectomie, est classiquement effectuée par une excision ouverte des spicules osseuses. Nous préférons effectuer cette chirurgie par voie percutanée, réduisant l incision à 1mm et facilitant la récupération post-opératoire. On complète parfois cette intervention par un geste osseux au niveau de la phalange qui permet d’augmenter encore la mobilité en flexion dorsale (ostéotomie de la phalange).
Cheilectomie : ablation de l’excès osseux (ostéophyte) et de son conflit
Il est important de noter que cette technique ne modifie pas la surface cartilagineuse. L’arthrose, et donc l’usure de l’articulation, progresse de manière indépendante. Cette intervention chirurgicale permet de régler le problème du conflit lié aux ostéophytes et de retrouver une partie de la mobilité du gros orteil. Elle offre une libération temporaire des douleurs, mais elle suffit à retarder parfois de plusieurs années le blocage définitif de l’articulation (=arthrodèse). En effet, toute articulation est entourée d’une enveloppe rigide, appelée capsule, qui est mise sous tension par les ostéophytes et augmente la pression articulaire. Après cheilectomie, cette pression est diminuée et les contraintes articulaires amoindries.
Lorsque l’atteinte du cartilage est trop importante, la chirurgie de choix est un blocage définitif de l’articulation. Cette intervention, appelée arthrodèse, consiste en l’excision du cartilage restant, la mise en contact des deux os et leur fixation par une plaque ou deux vis. Contrairement aux idées reçues, le blocage de l’articulation a peu de répercutions sur la qualité de vie et la majeure partie des patients peuvent reprendre leurs sports une fois la guérison obtenue (75-95% suivant le sport). Le port de talons hauts peut poser problème, mais généralement ils ont été abandonnés par la patiente bien avant la chirurgie, vue la perte de mobilité due à l’arthrose.
Arthrodèse par plaque
Arthrodèse par vis
Comme la hanche, la cheville ou le genou, il existe des prothèses articulaires qui peuvent être proposées en cas d’arthrose avancée. Elles remplacent l’articulation atteinte par un implant synthétique. Les résultats obtenus varient d’un cas à l’autre et la chirurgie de reprise, en cas d’échec, peut s’avérer complexe. Pour cette raison, notre préférence reste l’arthrodèse dans les cas d’arthrose sévère, car elle est particulièrement bien tolérée et ses résultats sont bien plus reproductibles. La prothèse reste cependant une alternative viable.